Arthur et Hedy Hahnloser sont un couple de collectionneurs suisses qui ont entretenu, au début du 20ème siècle, des relations et une correspondance amicales avec de nombreux peintres français de leur génération (Bonnard, Vuillard, Vallotton, …) et à qui ils ont acheté de nombreuses toiles.
Tous ces tableaux rejoignaient leur Villa Flora, grande demeure de famille, où ils accueillaient souvent leurs amis artistes. On est transporté dans un autre monde, pour preuve cet extrait d’une interview de leur petite-fille :
Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à la Villa Flora ?
C’est un endroit magique et habité. Il y a une âme dans cette maison. Enfant, j’allais déjeuner tous les mercredi à Winterthur. Il y avait des tableaux partout, même dans la salle de bain. Sur les murs du salon, il y avait parfois trois œuvres l’une au dessus des autres. Je me souviens que nous n’avions pas le droit de jouer au ballon dans la maison. Et c’est seulement à l’adolescence que j’ai réalisé la valeur des œuvres qui nous entouraient.
On est forcément subjugué en déambulant dans l’exposition devant une telle accumulation d’œuvres d’art que l’on a beaucoup de mal à imaginer accrochées sur les murs d’une seule maison ! Ces gens avaient indubitablement du goût, du flair et des moyens ! Epoque révolue où des familles fortunées entretenaient des relations d’amitié et de mécénat avec des artistes en plein essor.
L’exposition commence par de nombreux tableaux de Félix Vallotton, le premier avec qui ils ont correspondu. Puis viennent plus de 20 Bonnard – j’ai compté tellement j’étais estomaqué par une telle abondance ! Ceux qui ont eu la chance de visiter l’exposition à Orsay qui lui a été consacré cette année retrouveront ses thèmes de prédilection. Et ce tableau hypnotique, Débarcadère, repris pour l’affiche de l’exposition Villa Flora.
S’en suivent de nombreux Vuillard, Odilon Redon et Henri Manguin qui a peint plusieurs tableaux représentant la Villa Flora ou des scènes s’y déroulant, nous laissant rêver devant cet art de vivre d’un autre siècle.
Le parcours se termine par un Van Gogh, un Renoir et deux Cézanne, ne faisant pas partie de leurs œuvres majeurs. C’est peut-être la petite déception au regard de la manière dont est vendu le caractère exceptionnel de cette exposition, en mettant en avant sur l’affiche ces 3 grands peintres qui en fait ne représentent pas du tout la richesse et l’abondance de la collection invraisemblable des époux Hahnloser.
Musée Marmottan : l’écrin de Monet
Béotien, je ne savais pas que le musée Marmottan abritait dans son sous-sol les œuvres majeures de Monet, à commencer par « Impression, Soleil levant » qui donna son nom aux mouvements des impressionnistes. C’est un émerveillement de circuler au milieu des ces tableaux mythiques, Nymphéas, Ponts japonais et Promenades près d’Argenteuil . Mention spéciale à la première toile que l’on voit en descendant dans l’espace réservé à Claude Monet : Londres. le Parlement. Reflets sur la Tamise.