LES PORTES DE MONTMELIAN, Randonnée à ski

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Une classique où beaucoup de monde s’est donné rendez-vous vu le manque chronique de neige. Une grande combe de 1100 m de dénivelé sans difficulté particulière et qui vous amène d’un petit village accroché à flanc de montagne jusqu’à à un point de vue exceptionnel sur les Alpes, du Nord au Sud, qui embrasse du Mont Blanc jusqu’aux Écrins. De manière amusante on a l’impression, sur le panorama, que la ligne d’horizon montagneuse est en équilibre sur Le Pic de Lachat au premier plan. Pour les plus curieux, on peut même apercevoir m’a-t-on dit, assez à droite du MontBlanc, une petite pointe très éloignée : le Cervin.

La montagne est vaste et la petite foule qui se met en marche va s’éparpiller dans les différentes combes, chaque groupe allant à son rythme, évitant tout sentiment d’affluence. Le ski de randonnée est une école de patience et de persévérance. Il n’y a pas d’autres moyens pour atteindre le sommet que de commencer à mettre un ski devant l’autre et de recommencer. Lorsque que l’on fait les premiers pas, on évite de penser à l’arrivée, au risque de se décourager. Lors d’une journée telle qu’aujourd’hui, le paysage, le bleu du ciel et la douceur du temps suffisent largement à la motivation du randonneur. Il se produit même une sorte de renversement : on apprécie à l’avance, vues les conditions, de passer tout ce temps au cœur de ces étendues blanches et vallonnées. Lire la suite

WIFREDO LAM au Musée Beaubourg

Wifredo LamIl vous reste 3 semaines : Foncez !

Découverte il y a 2 mois lors de ma visite à Beaubourg pour voir les installations de Julien Prévieux, l’exposition Wifredo Lam m’avait bluffé. Evidemment je ne le connaissais pas, sans doute ne suis je pas le seul, le Centre Pompidou lui consacrant la première rétrospective en France.

Cherchant quelles expositions faisaient l’actualité pour organiser un prochain voyage à Paris, j’ai vu qu’elle ne se terminait que mi-février. D’où cet article qui, sait-on jamais, peut inciter quelques retardataires à s’y précipiter.

C’est un grand voyage dans la peinture du 20ème siècle enrichie d’une puissance et d’une opulence exotiques.

De portraits classiques qui font penser au Picasso des années 1900 aux peintures mêlant abstraction, cubisme et motifs ethniques, l’oeuvre est un festival de formes et de couleurs.

La Jungle, peinte en 1943, est l’illustration exemplaire de cette alchimie combinant courant artistique moderne européen et foisonnement tropical. Une merveille, également impressionnante par son format, qui a trouvé sa place en temps normal au MOMA à New York aux côtés des Demoiselles d’Avignon.  Lire la suite

CAROL de Todd Haynes

carolCela est toujours ennuyeux d’aller voir un film dont la critique est unanime et dithyrambique, dont l’une des deux actrices principales a eu la Palme d’interprétation féminine à Cannes et de rien sentir ! C’est même très frustrant car on s’est préparé à vivre un moment sensible, à retrouver une actrice qui nous avait bouleversé dans Blue Jasmine et l’émotion est inexistante.

Essentiellement à cause d’une réalisation d’une pesanteur accablante : les regards devraient être subtils, touchants, volés, peut-être maladroits de la part de la jeune vendeuse, ils sont appuyés, attendus, pire ils sont froids.

On ne s’intéresse à aucune des deux histoires individuelles qui sont censées nous expliquer pourquoi ces deux femmes si différentes du point de vue social, physique, et de leurs parcours dans la vie, vont se rapprocher, s’attirer. Lire la suite

MUSEE DES BEAUX-ARTS de Lyon

MBA LyonAyant terminé la visite du Musée des Confluences et disposant de plus de 3 heures avant de reprendre mon Ouibus à 5 €, j’ai filé au Musée des Beaux Arts, place des Terreaux. C’est un bon parcours Culture à Lyon car facilement accessible en transport en commun. Et cela a l’intérêt de combiner le musée le plus récent et sans doute un des plus anciens, abrité dans un bâtiment du XVIème siècle.

Le Musée donne sur la Place des Terreaux, endroit privilégié, et s’ouvre sur un jardin intérieur arboré particulièrement paisible, parsemé de quelques statues.

Comme tout musée patrimonial des grandes villes, il propose un parcours de l’Antiquité à la peinture du 20ème siècle qui mérite sans doute la journée ou d’y revenir plusieurs fois. Je me suis donc concentré sur les chefs d’œuvres qui font d’ailleurs l’objet d’une brochure. Lire la suite

A PEINE J’OUVRE LES YEUX de Leyla Bouzid

BOUZID_Leyla_2015_A-peine-j-ouvre-les-yeux_00A peine un an avant le « Printemps tunisien », Farah, jeune fille de 18 ans au fort caractère est la chanteuse d’un groupe aux textes engagés. Pendant un certain temps on se demande où la réalisatrice veut nous emmener. Il y a bien quelques tensions avec la mère à la fois sur ses sorties et sur son avenir d’étudiante. Il y a les mises en garde d’un personnage ayant visiblement ses relations dans les arcanes du pouvoir. Mais rien de bien significatif dans cette première demi-heure où les concerts s’enchaînent et où Farah et son petit copain tente de vivre au mieux leur relation amoureuse.

Et puis par, petites touches, l’histoire se tend : d’un côté, les alertes se multiplient sur les risques pour le groupe, qui commence à être connu, de continuer à composer des chansons qui parlent clairement de la difficulté de vivre en Tunisie. De l’autre côté, la relation de Farah avec son petit ami fait les montagnes russes. Lire la suite

NE TIREZ PAS SUR L’OISEAU MOQUEUR de Harper Lee

Harper LeeA mettre immédiatement entre toutes les mains !

Jusqu’à la semaine dernière je ne connaissais pas Harper Lee, bien que le titre de son roman mythique « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », paru en 1960, réveillait en moi quelques neurones. C’est en écoutant une émission de radio il y a une dizaine de jours que j’ai découvert que son livre, Prix Pultizer 1961, était considéré comme une oeuvre majeure contre la ségrégation et le racisme, le livre le plus étudié dans les établissements scolaires américains, et avait été vendu à 40 millions d’exemplaires dans le monde. Cerise sur le gâteau, il en avait été tiré un film avec Gregory Peck, récompensé de 3 Oscars !

Pourquoi faisait-il soudain l’actualité ? Parce que jusqu’au début 2015, « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » était le seul roman d’Harper Lee, et qu’a priori il devait rester à jamais le coup de génie de cette dame âgée aujourd’hui de 89 ans. Mais voilà, après 55 ans de silence, un deuxième roman faisait soudain son apparition, engendrant d’ailleurs quelques polémiques sur sa découverte et même sur son véritable auteur. Comme il se passe 20 ans après le premier roman et met en scène les mêmes personnages, la critique n’a pas manqué de le comparer à son illustre prédécesseur, le jugement, à tout point de vue, étant nettement en faveur du premier.

Flânant dans ma librairie préférée, qui avait profité de cette actualité pour remettre bien en évidence le fameux roman dans sa version Livre de Poche, je n’ai pas résisté. Lire la suite