BENTU, Fondation Louis Vuitton, Paris

BentuJusqu’au 2 Mai, la Fondation Louis Vuitton est entièrement consacrée aux artistes chinois. D’un côté, une exposition d’artistes contemporains, sous l’appellation Bentu, qui veut dire Terre natale, et qui investit l’ensemble du Rez-de bassin, terme pudique pour dire que l’on descend au sous-sol de la fondation. Douze artistes qui vivent et travaillent tous en Chine, essentiellement Pékin et Shangaï, et qui, comme ils ont de 29 à 53 ans, représentent vraiment la création actuelle et ses différentes formes.

De l’autre côté une sélection d’œuvres appartenant à la collection de la Fondation et que l’on retrouve dans le reste des galeries du rez-de chaussée au 2ème niveau, et qui se prolongera jusqu’à fin août.

Bentu

Même si certaines créations contemporaines ne me procurent pas d’émotion particulière – j’ai remarqué que pour l’instant je n’ai jamais vraiment accroché aux installations vidéo – je suis toujours fasciné par l’inventivité de ces artistes et la manière dont il s’approprie les sujets et les incarnent dans leurs œuvres. En voici une sélection. Lire la suite

RÉTROSPECTIVE GÉRARD FROMANGER à Beaubourg

FromangerL’impression en quittant l’exposition est le paradoxe entre l’aspect ludique et coloré des œuvres et leur côté engagé et politique. A ce titre il est important d’aller voir dès le début de la visite, la vidéo où Gérard Fromanger explique sa démarche. Il est un des peintres majeurs de la figuration narrative courant né au début des années 1960 : « La plupart des artistes de ce mouvement furent marqués par les thèses gauchistes de Mai 68 en estimant que le potentiel subversif de leurs œuvres devait tenir dans leur dimension esthétique bien davantage que dans un discours explicite. « 

Il est par contre dommage que les concepteurs de la rétrospective aient cru bon d’installer cette vidéo dans un recoin, encadré de quelques œuvres significatives d’une des techniques de Gérard Fromanger : les visiteurs s’agglutinent inconfortablement pour la regarder et s’empêchent mutuellement de voir les portraits étonnants qui figurent dans cet espace si mal conçu.

L’ensemble des œuvres exposées ont donc trait à l’actualité de l’époque où elles ont été peintes ou sont des critiques de la société de consommation. Mais elles sont toujours l’occasion d’une recherche formelle, en particulier sur les couleurs. Le rouge y tient une place particulière tout au long de son oeuvre, comme symbole de la contestation sociale. Lire la suite

SAMEDI EXPOS à Grenoble

Temps mitigé samedi 5 mars, l’occasion de faire un tour de quelques galeries qui ont récemment renouvelé les artistes exposés.

Maude Maris, VOG, Fontaine

Maud MarisIl vous reste une semaine pour profiter d’une exposition lumineuse de la peintre Maude Maris. Ce qui frappe immédiatement est cette fraîcheur et cet éclat qui illumine ses grandes compositions, doublement inspirées d’objets quotidiens et d’architecture antique. Elle a développé une pratique personnelle à partir de petits objets qu’elle agence en sculptures, puis qu’elle photographie avant de les magnifier en peinture, combinant d’immenses à-plat de couleurs pastel et dessin minutieux des formes d’origines. Des compositions qui absorbent le regard et vous invitent à la méditation.

Aux côtés de ces grand tableaux, Maude Maris produit de petites œuvres, gardant la même thématique, mais qui en quelque sorte en prennent le contre-pied, à la fois par la taille et les couleurs, puisqu’elles fait ressortir sur un fond sombre les constructions qu’elle a élaborées. Lire la suite

MERCI PATRON ! de François Ruffin et Fakir

Merci Patron 400pxMilitantisme jouissif !

Gagner par un élan de militantisme virtuel, sans doute lié à l’atmosphère actuelle qui vise à mettre en pièces les droits des salariés, je m’étais promis d’aller voir Merci Patron !, ce documentaire qui, sans avoir la couverture médiatique d’un blockbuster d’Hollywood, a quand même fait parler de lui par son côté provocant.

En même temps, aller s’installer dans un fauteuil peu confortable – je ne dirai pas le nom du seul cinéma de Grenoble qui le passe car il au moins le mérite de le programmer, ce qui vaut tous les inconforts – pour voir, pendant une heure et demie, le rédacteur en chef d’une feuille de chou alternative et picarde essayer de faire entendre à Bernard Arnault la détresse d’une famille de Poix-du-Nord, au RSA suite à leur licenciement quelques années plus tôt, ne m’emballait pas non plus outre mesure.

Nous avons notre dose de documentaires sur la misère du monde en regardant Arte – j’assume le côté bobo, qui a l’énorme avantage sur une salle de cinéma que l’on peut à tout moment changer de chaîne, ou si on les regarde en décalé avancer rapidement, lorsque trop c’est trop … Lire la suite