JACQUES, Cabaret Frappé, Lundi 17 Juillet

Pourquoi il faut aller voir Jacques à Cabaret Frappé, Lundi 17 Juillet

Primo bien sûr pour sa coupe de cheveux : rasée au milieu et longue sur les tempes. Mais attention il porte souvent une casquette.

Deuxio : pour la qualité de sa musique, cuisine créative mélangeant électro et sons du quotidien, planante et rythmée. Parfaite pour une soirée chaude de juillet balayée par une brise qui agite le feuillage des platanes du Jardin de Ville. Une techno qui peut s’écouter sur un canapé dans sa version album ou dans une transe moite dans sa version Live. Attention c’est très vite addictif !

Tertio : parce qu’il a relevé haut la main le défi lancé par Radio France l’an passé dans le cadre des Journées du Patrimoine, de créer un morceau à partir de sons et de bruits captés dans la Maison de la Radio. « Panneaux de signalisation, poteaux, extincteurs, ascenseurs, tiroirs, câbles métalliques… tout le bâtiment est cogné pour en extraire une banque de sons inédite … ». Dans la radio est devenu non seulement à l’époque son nouveau single mais très rapidement un véritable tube.

Quatro : parce que Pierre Henry est mort le 5 Juillet dernier. Inventeur avec son comparse Pierre Schaeffer de la musique concrète, il fut le précurseur de l’électroacoustique -reconnu par les artistes majeurs de la scène Electro depuis 30 ans comme leur « Papa » –  et le premier à intégrer des bruits, des sons du quotidien, dans ses compositions, ne laissant pas aux seules notes l’exclusivité de faire de la musique. Peu connu du grand public, il se retrouva sous les feux de la rampe pour la suite de danses Messe pour le temps présent conçue pour la création chorégraphique éponyme de Maurice Béjart au Festival d’Avignon 1967. Et son tube Psyché Rock, familier à nos oreilles mais dont sans doute peu de gens connaissent l’origine et le créateur. Non ce n’est pas du Pink Floyd, c’est du Pierre Henry !

Cinquo : parce que Cabaret Frappé c’est gratuit et que mine de rien, on en a pour son argent ! Chapeau !

Cabaret Frappé, 15-20 Juillet 2017, Grenoble, Jardin de Ville

 

NATHALIA MILSTEIN, Le Café des Arts, Grenoble

nathalia_milstein_flyerPetit miracle de la vie quotidienne !

Je ne sais par quel concours de circonstances improbable, le Café des Arts accueillait vendredi 3 mars une jeune pianiste virtuose, Nathalie Milstein, qui, à 21 ans, est couverte de prix internationaux et se produit déjà sur des scènes prestigieuses à Paris, New York et Londres ou aux côtés de l’orchestre philharmonique de Radio France.
Donc l’écouter ici, en savourant une bière, mais dans un silence total et respectueux, pour à peine plus de 10 euros, consommation comprise, fut assez surréaliste. Bien sûr le piano et le restaurant n’ont pas l’acoustique des salles de concert mais il y a une proximité rare : physique d’abord puisque personne n’est à plus de dix mètres et encore ; proximité humaine ensuite car la concertiste est arrivée en toute simplicité en slalomant entre les tables et a pris 5 à 10 minutes avant chacune des deux parties pour présenter les oeuvres qu’elle allait jouer, expliquant le contexte et donnant quelques pistes sur le sens et les images que véhiculent les différentes pièces interprétées.

L’autre différence sensible entre cet espace resserré et une salle de concert est la manière dont on reçoit la musique. Au lieu d’être enveloppé par les sonorités qui s’épanouissent dans un volume large savament étudié et rebondissent sur les murs et le plafond, on prend la musique de plein fouet, d’autant que la plupart des oeuvres jouées étaient puissantes et que Nathalia Milstein y mettait une énergie et un engagement spectaculaires. Lire la suite

Mr GAGA, SUR LES PAS DE OHAD NAHARIN, de Tomey Heymann

Mr GagaPeu de chorégraphes, au-delà du style qui les distingue des autres créateurs, ont conçu un langage corporel complet et qui devient l’univers dans lequel ils s’expriment. Dans le cas d’Ohad Naharin, c’est encore plus étonnant, puisque Gaga, d’où le titre du film, est moins une codification d’éléments chorégraphiques, qu’une nouvelle manière d’appréhender par le mouvement ses propres faiblesses, ses blocages et ses limites afin bien sûr de les dépasser, de renforcer et dynamiser son corps, et de pouvoir se consacrer entièrement à l’expression artistique sans se sentir contraint physiquement. En quelque sorte, il a créé une pédagogie qui va permettre aux danseurs d’aller au-delà des possibilités dont ils ont conscience et à lui-même d’exiger qu’ils dépassent en permanence leurs limites.

C’est évidemment d’autant plus surprenant qu’Ohad Naharin n’a vraiment commencé à danser qu’à 22 ans, à la Batsheva Dance Company, sans avoir reçu une formation particulière. Sa mère était danseuse, mais il s’était plutôt orienté vers la gymnastique, l’acrobatie et la musique et a passé son service militaire puis la guerre du Kipour dans l’unité de divertissement de l’armée. Lire la suite

INSIDE ALONZO KING LINES BALLET, Théâtre du Vellein, Villefontaine

Théâtre VillefontaineJ’ai vécu lundi 8 février un moment rare en assistant tout l’après-midi au cours puis à la répétition de la troupe d’Alonzo King, que j’avais vue le mercredi précédent, ressortant émerveillé de la qualité et de la sensibilité du spectacle. Je faisais le chauffeur pour le fiston, invité à participer à cette session de préparation avant les performances du mardi et mercredi à Villefontaine. Il poursuit de ce côté de l’océan Atlantique le premier contact qu’il avait eu il y a bientôt deux ans avec LINES Ballet lorsqu’il était à Seattle. Une audition intense sur 3 jours qui lui avait permis de se faire connaître, encore trop jeune à l’époque pour entrouvrir la porte d’un ballet d’un tel niveau et d’une telle réputation, mais une belle opportunité de se confronter à l’excellence et de semer un petit caillou. Lire la suite

ALONZO KING LINES BALLET, La Rampe à Echirolles

Alonzo KingJ’avais quelque raison personnelle d’aller voir ce spectacle de la troupe d’Alonzo King, Lines Ballet. Mais même sans un tel prétexte, il ne fallait pas manquer cette opportunité d’aller découvrir un ballet dont le fondateur est considéré par ses pairs comme une figure majeure de la chorégraphie actuelle :

« Alonzo King is one of the few, true Ballet Masters of our times. His intimacy with Ballet’s multiple histories has made his choreography rich with the complex refractions that demonstrate a full command of the art’s intricacies… » William Forsythe

Alonzo King a créé sa compagnie à San Francisco il y a plus de 30 ans, à la croisée de l’excellence technique du classique et d’influences contemporaines non seulement de la danse mais aussi de la musique, jazz, rythmes africains, musique indienne, … Il alterne chorégraphie pour de nombreux ballets classiques ou contemporains, participations à des projets d’opéra, de télévision ou de cinéma et créations pour sa propre compagnie. Lire la suite