WALL DRAWINGS, MAC de Lyon

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Gibraltar, vagues migratoires – Charley Case, 2016, MAC de Lyon

Vagues de migrants sur canapé

Que la personne que j’ai photographiée m’excuse par avance de la mêler à cet article. Ceci dit l’audience du Blog va fortement minimiser le risque qu’elle se reconnaisse et qu’elle m’en veuille !

Je ne sais pas si l’installation de poufs où le spectateur peut s’affaler pour prendre le temps de regarder les fresques et les analyser, visait consciemment à un effet paradoxal et provocateur, en particulier dans cette pièce où s’étale cette oeuvre d’un artiste belge, Charley Case, Gibraltar, Vagues migratoires. Toujours est-il que, par le hasard de cette photographie que j’ai prise au moment où il y avait le moins de monde qui circulait dans cet espace, à défaut qu’il soit vide, l’instant ainsi figé fournit une image assez frappante et révélatrice de la situation actuelle. Lire la suite

JEREMY WOOD, VOG Fontaine et CHRIS KENNY, Musée Hébert

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Meridians – Extrait, Jeremy Wood

Deux expositions qui partagent plusieurs points communs et qui valent le coup d’être visitées dans le même élan : elles s’attachent chacune à des représentations originales de notre planète ; elles sont l’oeuvre d’artistes anglais ; elles sont présentées dans le cadre de l’événement [Paysage –> Paysages] organisé par le département, ce qui explique en partie la proximité de leur thème.

Jeremy Wood

Passionné de cartes, travaillant depuis une quinzaine d’années dans la cartographie numérique, j’ai été immédiatement attiré par cette première exposition où un créateur s’empare d’un GPS pour enrichir et revisiter la représentation des paysages. La fresque monumentale qui vous accueille à l’entrée, Meridians, est une photo aérienne de Greenwich, là où justement, la norme prend naissance. Mais la norme est purement arbitraire et un lieu référencé sur une carte par cette norme est en quelque sorte fictif car dépendant du système choisi à une époque donnée. Jeremy Wood y oppose les « True Places » en superposant malicieusement, à la photo, la trace GPS de la phrase tirée du roman Moby Dick de Herman Melville, “It is not down on any map. The true places never are”, phrase qu’il a lui même créée en marchant minutieusement dans la campagne anglaise. Ces vrais endroits étant ceux auxquels l’on tient, que notre souvenir se représente, qui évoque en nous peines, regrets, joies ou réconfort, et dont la réalité ne tient en aucun cas à leur représentation sur une carte. Lire la suite

LA FILLE INCONNUE de Luc et Jean-Pierre Dardenne

Le poids de la culpabilitéla-fille-inconnue

Jenny, jeune médecin généraliste, fatiguée d’une longue journée où elle a enchaîné les patients dans un quartier populaire et où elle doit gérer un étudiant en médecine qui n’arrive pas à contrôler son émotivité face à un cas critique, décide de ne pas ouvrir la porte de son cabinet lorsque la sonnerie résonne longtemps après l’heure de fermeture.

La jeune fille – elle la verra le lendemain sur l’enregistrement de son visiophone tambouriner désespérément à l’entrée – est retrouvée morte sur le quai en face de son immeuble.

Comment surmonter la culpabilité ? Comment vivre avec ce virus qui la ronge jour et nuit même si son entourage et les enquêteurs la dédouanent de toute faute et responsabilité ? Comment faire avec cette impossibilité de revenir en arrière et sur sa réaction d’humeur lorsque son stagiaire se dirige spontanément vers la porte et qu’elle lui ordonne de ne pas y aller compte tenu de l’heure tardive, de la nécessité de soi-même se protéger pour ne pas se laisser déborder par son métier et sa compassion vis a vis des patients et enfin compte tenu de cet acte d’autorité dont l’unique raison est de contrarier cet étudiant mutique qui toute la journée lui a obéi à regret ?

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MHIKES, la randonnée connectée et enrichie

screenshot_20161005-074126La balade 2.0

Enfin une application qui n’est pas juste une trace GPS plaquée sur un fond de carte et réservée aux geeks. Mhikes, disponible sur iPhone et Android, répond à une volonté de fournir un véritable service au randonneur à la fois dans le repérage et le guidage mais également en enrichissant le parcours d’informations historiques, culturelles, et bien sûr liées à la nature et aux panoramas. Cerise sur le gâteau : des quizz qui permettent de motiver ceux qui ne le sont pas par la simple contemplation des paysages et le plaisir de la marche !

Le principe est simple mais il fallait savoir le mettre en oeuvre dans une application conviviale et pratique et c’est ce qui distingue Mhikes des autres solutions : tous les éléments d’information quels qu’ils soient sont systématiquement associés à la photo de l’endroit concerné et apparaissent automatiquement à l’écran car ils ont été préalablement géoréférencés.

Donc au fur et à mesure que vous progressez Mhikes vous invite à prendre telle direction en vous la précisant photo à l’appui ou vous propose de rester quelques instants devant un édifice en affichant une note historique ou culturelle. Lire la suite

ANTHONY LISTER, Galerie Spacejunk, Grenoble

anthony-lister-spacejunk-3De la rue à la galerie !

Je poursuis petit à petit mon apprentissage du Street Art, séduit et encouragé en juin par une balade initiatique pendant le Grenoble Street Art Festival, qui m’a fait découvrir la richesse, la qualité et la diversité des artistes qui s’expriment sur nos murs.

Nous avons en plus la chance à Grenoble d’avoir, sous l’impulsion de la galerie Spacejunk, une scène particulièrement dynamique et étoffée : des artistes locaux au talent qui explose, des peintres français d’envergure internationale, comme C215 qui semble avoir noué une relation forte avec Grenoble, témoin sa récente fresque au Musée de la Résistance et de la Déportation et les nombreux portraits qui décorent les boîtes aux lettres, et des créateurs étrangers qui, d’une certaine manière, viennent par leur présence, témoigner de la vitalité de la discipline et de la liberté dont elle bénéficie à Grenoble. Lire la suite