Mauvais Œdipe !
Un policier trop sanguin n’hésitant pas à s’en prendre à ses collègues, l’autre, bègue et asocial : un attelage improbable pour résoudre les crimes d’un violeur de mamies.
La chaleur pesante de Madrid, que l’on ressent physiquement avec le maillot de corps humide et la chemisette ouverte d’un des deux flics, l’atmosphère de méfiance entre équipes et le sentiment d’un manque de transparence sur des affaires passées, donnent un petit air de « Le Caire Confidentiel » à ce film noir espagnol, tout aussi poisseux que son prédécesseur égypto-suédois, mais qui se déroule de jour – les vieilles madrilènes ne font pas leurs courses la nuit, les scènes de crimes en sont d’autant plus crues et réalistes – et où la corruption est remplacée par la volonté du chef du commissariat de ne pas sortir des affaires sordides en ce milieu du mois d’août qui accueille Benoît XVI pour les Journées Mondiales de la Jeunesse.
Polar impressionniste
Le réalisateur nous entraîne par petites esquisses à la poursuite du criminel, coups de pinceaux qui au fur et à mesure vont composer le tableau complet. Mais comme pour toute peinture impressionniste, tant qu’il a le nez trop près de la toile – le temps de la projection du film – le spectateur n’a pas la vue d’ensemble qui seule révèle la composition finale. Indices et fausses-pistes se côtoient, les petites touches sur des instants de vie privée tendent, s’il en était besoin, encore plus l’histoire, considérations psychanalytiques et interprétations purement crapuleuses cohabitent. Lire la suite