Sicario désigne les tueurs à gage des cartels d’Amérique du Sud.
Un groupe d’intervention de la police de Phoenix, investit un pavillon pour libérer des otages détenus par un cartel. L’opération tourne à la catastrophe. Pas d’otages mais des cadavres plein les murs.
Kate, qui menait l’intervention, se porte alors volontaire pour rejoindre une équipe menée par un baroudeur du ministère de la Défense et dont l’objectif affiché est de traquer par tous les moyens le chef du cartel responsable de ce carnage.
Le film est réalisé par Denis Villeneuve, québécois qui avait adapté au cinéma « Incendies » de Wajdi Mouawad. On pense inévitablement à « Traffic » de Soderbergh, hommage volontaire peut-être, la présence de Beneico del Toro dans les deux films accentuant le parallèle.
L’ambiance générale est tendue, parsemée de quelques explosions de violence. Benicio del Toro, soi-disant ex-procureur au Mexique, promène sa dégaine taciturne.
Mais rapidement les limites de la légalité semblent franchies ; Kate commence alors à douter des réelles motivations et identités de cette équipe. D’autant que Benecio del Toro quitte aisément la veste – qu’il plie si soigneusement, convoquant rétrospectivement cet imaginaire des tueurs soucieux de leur apparence – pour la tenue de troupe d’élite, manie les armes de manière très efficace et torture impitoyablement.
Le film oscille alors entre 3 pôles : Kate, qui incarne la droiture ; le commando dont les objectifs, individuels et collectifs, se dévoilent petit à petit ; les narco traficants acculés et réduits à la fuite. Et les confronte tour à tour deux à deux.
Kate et le commando cherchent à rétablir l’ordre. Mais si celui de Kate est celui attendu de la police et de la loi, celui du commando se révèle plus douteux, plus politique, plus pervers.
ressenti 